Chair ferme sous la pulpe de ses doigts, mollesse du gras contre la couenne dure, elle divise la tranche épaisse. L’acier luit sur les bandes rosées striées de blanc, la lame pénètre sans effort la masse élastique. Elle rassemble les lardons pour les répandre au fond de la sauteuse où, déjà frémissant, le beurre enfle de bulles ambrées. Elle étouffe la cuisson d’une nuée de farine et remue les dés allongés du bord de la spatule avant qu’ils n’accrochent. Elle ajoute le jus de viande à l’instant où ils allaient durcir , un fumet musqué corse l’effluve . Le verre de vin blanc éclaircit le mélange, le doigt de madère y appose sa note d’orange, l’arête de bois l’effleure à peine , le moment est venu.